en fratrie. Une mission qui en a menés certains à l’épuisement. Pour différentes bonnes raisons (dépanner, éviter des frais de garde coûteux, se rendre utile…) ces seniors ont eu beaucoup de difficultés là aussi à mettre des limites à leur investissement. Cependant, avec l’âge, l’énergie et la forme physique nécessaires à la garde d’enfants, peuvent faire défaut et il est important d’en avoir conscience. Un ar ticle du New York ir nnaître Times relayé par le site d’informations en ligne slate.fr, présente une étude mites américaine publiée en 2018, soit plus d’un an avant la crise sanitaire, qui analyse des causes d’épuisement chez les grands-parents. Elle révèle que celui-ci peut être lié par exemple à l'évolution des pratiques éducatives. Être bilingue avant 10 ans, savoir jouer du piano, faire du judo et du tennis (…), la nouvelle génération d’enfants est sur-sollicitée et il faut désormais lui offrir toutes les possibilités pour se divertir, se cultiver, ce qui suppose une disponibilité qui n'est pas donnée à tout le monde et donc souvent le recours aux grands- parents…qui eux ont le temps ! Ainsi, certains d’entre eux vont même jusqu’à prendre leur retraite quelques mois plus tôt pour dédier leurs journées à la garde de leurs petits-enfants. D'autres en oublient parfois leur vie sociale. « Ils se disent que c'est bien de garder les petits-enfants, et puis tout à coup, ils se rendent compte qu'ils ne font plus de sport, qu'ils ne voient plus leurs amis, qu’ils n’ont plus de temps pour eux », note ainsi la sociologue américaine Jennifer Utrata. Souvent, certains grands- parents ont du mal à reconnaître leur désarroi ; le sentiment d'épuisement est parfois enfoui sous ce que la spécialiste appelle le « discours du bonheur » où les grands parents ont un sentiment de devoir, de confiance accordée par les parents pour les aider dans l’éducation / socialisation de leurs enfants. Les sociologues ont d’ailleurs donné un CLIMATS n°98 octobre 2021 // 3
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