Musicothérapie 2.0 Musicothérapeute et docteur en psychologie cognitive, Stéphane Guétin s’est spécialisé sur l’impact de la musicothérapie dans le traitement de la douleur. « Les études validant ante, les bienfaits thérapeutiques de la musique sont aujourd’hui très pré- misante, tique,la cises. Dans les années 1990/2000, l’enseignement de la musicothérapie dispensé en faculté était empi- ue peut r. rique. L’imagerie cérébrale a permis des observations précises. » En s’associant avec une équipe de l’Inserm et avec le service de neurologie du CHU de Montpellier, Stéphane Gué- tin a initié les premières études scientifiques contrô- lées sur la musique comme outil thérapeutique. Ces études utilisent les mêmes protocoles que pour la validation d’un médicament. Les recherches ont abouti à la création d’une application pour ordinateur, tablette et smartphone, Music Care, qui a reçu le Trophée FHP de l’innovation 2015 et la Victoire de la Médecine en 2010. Music Care permet à des patients d’écouter de la musique à un moment clef du traitement : prise de médicament, phase de réveil, attente avant de passer au bloc, traitement post-opératoire, etc. Les résultats sont là : une réduction de 50 % de la prise de médicaments sédatifs chez les patients devant © Fotolia © Thierry Tibolla David Bismuth, pianiste classique professionnel www.davidbismuth.net « Est-ce que la musique fait du bien ? » C’est une évidence pour moi ! La musique apaise et guéri. Je le constate tous les jours. Au concert, la musique que je produis met les gens dans un état particulier. Ce n’est peut-être pas de la transe – je suis pianiste classique ! – mais sans doute un état de concentration, de méditation qui est bénéfique au corps et à l’esprit de l’auditeur. Et je l’ai constaté également à la maison. J’ai un fils de six ans qui est né prématuré à six mois. Il a de gros problèmes de motricité. Sa mère, qui est pianiste également, et moi pensions au début qu’il ne pourrait pas pratiquer la musique, que l’apprentissage des gestes serait trop fastidieux pour lui et donc, au final, peu gratifiant. Pourtant, il réclamait d’apprendre, sans doute à force de voir son papa au piano. Nous lui avons montré des petites choses, puis fait appel à un professeur formidable, qui a su trouver la bonne méthode pour lui. Et je suis bouleversé du résultat : il a très vite dépassé les exercices qu’on lui proposait. La coordination main/cerveau semble se faire facilement quand il s’agit de la musique. Pour lui, c’est un plaisir d’entendre qu’il produit de la musique. J’ai lu, plus tard, que la pratique d’un instrument permet de réparer des circuits neuronaux endommagés ou non construits. Souvent, je me demande : « qu’est-ce qui se passe dans mon corps quand je joue ? » On n’a pas fini de répondre à cette question. « La musique apaise, répare : c'est une évidence. » CLIMATS n°83 octobre 2016 // 3
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